Au sein des autres monarchies hellénistiques, séleucide et attalide, Alexandre reçoit un culte officiel au titre de héros tutélaire[319]. Le printemps 327 est occupé à réduire les derniers îlots de résistance, tâche dont s'acquitte Cratère au Badakhchan actuel. À la fin du Moyen Âge, la redécouverte de Plutarque, Diodore et Arrien, avec l'arrivée en Occident de savants byzantins, fait apparaître une image plus « politique » d'Alexandre, prince païen et élève des philosophes, admiré des hommes de la Renaissance. Il est néanmoins possible que ce baiser soit aussi un geste politique, Alexandre montrant par là son attrait pour les mœurs orientales car en Perse les eunuques sont communs à la cour du souverain[270],[281]. Une analyse de l'œuvre d’Alexandre est complexe à réaliser car celle-ci reste inachevée. Il se lance dans un vaste programme de travaux. En sept jours depuis Gaza il atteint alors Péluse. Plutarque mentionne le phénomène[A 88], et plusieurs statues antiques, à la suite de Lysippe, montrent une inclinaison plus ou moins accentuée. Elle en assure finalement la régence pour l’un de ses petits-enfants, fils du roi précédent et de sa fille Cléopâtre, la sœur d'Alexandre. Quant aux régions situées à l'Est de l'Euphrate, elles seraient demeurées sans atelier monétaire[303]. La fonction de ces cités est d'abord militaire avec pour objectif le contrôle des voies de communication et des populations[292]. Alexandre ne laisse pas la Macédoine totalement dégarnie. L'oasis d'Al-Bahariya, située en Égypte sur la route empruntée par Alexandre en 332 entre Memphis et l'oasis de Siwa, abrite les vestiges d'un sanctuaire dit d'Alexandre, mis au jour en 1938, qui comporte un piédestal sur lequel est gravée une inscription en écriture hiéroglyphe. Perdiccas, Ptolémée, Antigone, Lysimaque Séleucos et Cassandre notamment se livreront de nombreuses guerres pour le partage de l'empire. La politique d'Alexandre envers les cités grecques de la ligue de Corinthe connaît une évolution certaine à partir de 324 av. J.-C., alors que l'armée séjourne dans la capitale de Drangiane, Phrada-Prophtasia (au sud de Hérat), Philotas, fils de Parménion et hipparque de la cavalerie, est emprisonné et jugé pour complot, ou plus exactement pour avoir eu vent d’un complot contre le roi sans rien faire pour le dénoncer. Les fragments, exceptés ceux qui sont trop lacunaires et l'histoire de Callisthène, sont édités en bilingue avec la numérotation de Jacoby dans Historiens d'Alexandre (trad. Alexandre le Grand, roi de Macédoine et conquérant de l'Empire perse, est une figure de légende. La campagne contre Darius III se poursuit en direction de la Perse proprement dite. Il meurt en 323 à Babylone probablement de maladie, à l'âge de trente-deux ans, avant d'avoir pu mener à bien ses projets de conquête de l'Arabie. Durant les phases défensives, les phalangites forment une muraille de boucliers dont jaillissent une forêt de piques permettant de soutenir la puissance des charges adverses. L'historien perse Tabari a donné au Xe siècle une autre explication quant à l'origine de la relation aux cornes. Il aurait par ailleurs poussé Alexandre à faire exécuter Orxinès, un noble perse coupable de l'avoir méprisé, en le faisant accuser d'avoir pillé le tombeau de Cyrus[A 110]. Par ailleurs, après la mort d'Héphaistion survenue en 324, il envoie une ambassade à l'oracle d'Ammon-Zeus afin de savoir s'il doit honorer son favori d'un culte divin[308]. Ils se référent à des photographies prises dans le Kurdistan irakien par la Central Intelligence Agency pendant la guerre froide, déclassifiées en 1996[4]. À ses yeux, Alexandre aurait souhaité, non la fusion des peuples, mais celle des élites perses et grecques, parentes d'un point de vue racial[381]. J.-C. s'avère une année difficile pour Antipater, à qui Alexandre a confié le gouvernement de la Macédoine et de la Grèce en son absence. Une partie de sa flotte est confiée à Néarque. Sous l'impulsion de la ligue de Corinthe, Sparte négocie la paix directement avec Alexandre[A 52]. Pour le philosophe l'amitié (philia) est une forme d'amour (éros)[272] et « la chose la plus nécessaire à l'existence »[273]. Enzyklopädie der Antike (1996) qualifie le retour d'Inde de « catastrophe militaire » ; Waldemar Heckel, dans The Conquests of Alexander the Great (2008) souligne les capacités stratégiques d'Alexandre mais s'oppose à une conception trop romantique de son règne. Les nobles Spitaménès et Oxyartès, craignant qu'Alexandre n'occupe le cœur de leur province[177], décident finalement de livrer Bessos. La cuirasse de 15 kg et le bouclier de 1 mètre de diamètre, qui alourdissent les hoplites grecs, ont été abandonnés à l'initiative de Philippe II. Il fait ériger douze autels monumentaux pour chacun des douze principaux dieux de l'Olympe, ainsi qu’un camp artificiellement agrandi jusqu'au triple de ses dimensions normales afin d'intimider d'éventuels envahisseurs[196], marquant le point extrême de sa progression à l'est[195]. Alexandre met en œuvre la tactique dite du « marteau et de l'enclume » tout en bénéficiant de facteurs favorables et de la faiblesse stratégique des Perses[127]. Le roi de Macédoine est mort le 13 juin 323 av. Dans son Histoire du commerce, remise à Colbert en 1667 et publiée en 1716, l'érudit et philosophe Pierre-Daniel Huet fait d'Alexandre un bienfaiteur pour l'humanité car il aurait permis une « grande révolution dans les affaires du Commerce », à l'époque le terme « Commerce » désignant aussi bien les échanges économiques et intellectuels que les relations entre les États ou les personnes. Le gigantesque Empire qu'Alexandre a conquis en une décennie seulement ne lui survivra pas. Alexandre a été le sujet de très nombreuses œuvres d'art de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Celui-ci s’attire habilement la sympathie des habitants de la cité en confiant au temple d’Artémis le tribut que la cité paye jusqu’alors à Darius et en rappelant les bannis[A 38]. Certains auteurs de l'époque romaine prennent pour exemple le modèle athénien, en présumant qu'Alexandre et Héphaistion ont entretenu une relation sexuelle au moment de leur adolescence, après quoi ils l'auraient abandonnée[279]. Fils de Philippe II, élève d'Aristote et roi de Macédoine à partir de 336, il devient l'un des plus grands conquérants de l'histoire en prenant possession de l'immense empire perse et en s'avançant jusqu'aux rives de l'Indus. À l'été 327, la conjuration des pages, qui aurait eu pour finalité l'assassinat d'Alexandre, est née du désir de vengeance personnelle d'un de ces jeunes gens, Hermolaos, qui s'estime injustement puni après une partie de chasse durant laquelle il a tué la proie destinée au roi[183]. Elle est confrontée à plusieurs tempêtes, qui coulent trois navires au moins. En effet, Alexandre enrôle 30 000 jeunes Asiatiques (les épigones) pour être armés à la macédonienne afin de prendre le relais des troupes en voie de démobilisation[180]. Il est à la fois le guerrier et le sage, plein de « largesse » mais aussi de démesure[54]. Le nom d'Idris, cité dans le Coran, serait quant à lui une déformation d'Andréas, le cuisinier d'Alexandre dans le Roman d'Alexandre. : A Historical Biography (1970, rééditée en 1991) cherche notamment à étudier la psychologie d'Alexandre ; il insiste sur son « génie militaire » tout en notant son absence de véritable projet au départ de l'expédition. Après l'assassinat de Philippe, Alexandre hérite d'un royaume puissant et d'une armée expérimentée. Il s'en faut de peu qu’un conflit éclate avec Athènes, dont les navires venus du Pont-Euxin sont interceptés par Hégéloque. La prise de la ville donne lieu à des actes d'une grande violence tant les Tyriens se défendent avec acharnement. J.-C., qui évoquent quelques faits ayant trait aux conquêtes d'Alexandre[21],[N 5]. C'est donc pour affaiblir la position d'Harpale qu'Alexandre fait licencier l'ensemble des mercenaires, dont le recrutement dépend alors du trésorier[206]. Peu après, l'armée s'ébranle pour combattre Pôros, qui surveille l'Hydaspe[192], l’un des affluents de l’Indus. À l'issue de la bataille de Thèbes et malgré une vive résistance[A 23], la cité tombe aux mains des Macédoniens en décembre 335, d'autant que les Athéniens et les Spartiates ne lui sont pas venus en aide[A 24]. On peut néanmoins ajouter les Histoires de Polybe, écrites au IIe siècle av. Callisthène, fort influent parmi les pages et qui a raillé les prétentions d'Alexandre à la divinité, est jeté en prison à Bactres ; il y meurt quelques mois plus tard[184]. L'idée d’une guerre de revanche contre les Perses ne rend pas acceptable à leurs adversaires l'hégémonie macédonienne, tandis que des Grecs combattent dans les deux camps. Une tablette astronomique babylonienne datant de l'époque hellénistique porte la mention « le roi est mort » et permet de dater précisément la mort d'Alexandre dans la nuit du 10 au 11 juin[N 41],[48]. Toute son enfance avait été bercée par les exploits d’Hercule et d’Achille, légendaires ancêtres de la royauté macédonienne. Il fait partie des Neuf Preux, héros païens, juifs et chrétiens qui incarnent l'idéal chevaleresque au XIVe siècle. Lui-même se lance avec des troupes rapides à la poursuite du monarque en fuite. Alexandre a mis la main sur la famille de Darius, dont sa mère Sisygambis et son épouse Stateira, ce qui explique pourquoi Darius cherche à traiter avec le vainqueur en lui proposant, en vain, de céder toutes les terres à l'ouest de l'Halys[146]. Il est possible qu’Alexandre ait voulu affirmer son pouvoir face à une population peu encline à se rallier à lui. Elle s'écrie alors : « Ô mon fils, tu es irrésistible ! » Empli de rage, il se précipite contre les mutins avec ses hypaspistes. Le principal reproche qu'il fait à l'égard d'Alexandre est l'absence de pérennité de son œuvre, car les monarques hellénistiques n'ont pas été en mesure de préserver la domination perso-macédonienne, ainsi que l'hégémonie raciale permise par cette alliance[382]. En France, au siècle des Lumières, Plutarque, Arrien et Quinte-Curce connaissent un nouvel examen critique grâce aux travaux de Pierre Bayle, Voltaire, Jean-François Marmontel et Guillaume de Sainte-Croix[55]. Pour les Pères de l’Église, Alexandre est le héros de la Foi ; pour le peuple, les poètes et les rédacteurs des nombreuses versions du Roman, il est un saint martyr du fait d'une mort prématurée et injuste[316]. J.-C., Alexandre prend le chemin de l'Égypte alors sous domination des Achéménides. Il dirige enfin une dernière campagne au Pendjab et dans la vallée de l'Indus (Pakistan actuel) durant laquelle il remporte la bataille de l'Hydaspe ; mais en 326 ses soldats refusent d'avancer plus loin. Certains cherchent à démystifier les épisodes légendaires, comme Jean Malalas dans sa Chronographie au VIe siècle ou Michel Glycas au XIIe siècle ; d'autres, comme Georges le Moine au IXe siècle ou Jean Zonaras au XIIe siècle, qui se fondent notamment sur Plutarque, ont une approche plus historique[316]. La question qui se pose pour les historiens modernes est de savoir si Alexandre a véritablement songé à promouvoir un « culte impérial »[308]. Alexandre a fait en sorte de perpétuer le souvenir de ses hauts faits en s'entourant d'historiographes officiels[315]. Alexandre remporte la bataille de Gaugamèles (1er octobre 331) après une charge de cavalerie sur le centre perse ; mais les pertes dans l'infanterie macédonienne sont importantes. Son texte est le seul récit historique concernant Alexandre disponible en Occident au Moyen Âge[35]. « Alexandre des Lumières », de Pierre Briant. Depuis Patala sur l’Indus, il gagne avec 25 000 hommes l'actuelle région de Karachi, où le peuple des Arabites capitule sans combattre. Prénom ALEXANDRE : que signifie le prénom ALEXANDRE ? Antipater aurait donc confié le poison à Cassandre, qui lui-même l'aurait donné à son jeune frère, Iolas, pour la mêler à la coupe de vin d'Alexandre, avec la complicité de Médios qui a organisé le dernier banquet du roi. Alexandre donne l'impression d'un souverain soucieux d'exploiter l'espace conquis et d'en répertorier les richesses[299]. Auprès de certains peuples asiatiques, Alexandre accède à un statut de roi divinisé. Pour Trajan, Alexandre est un modèle de chef d'État, car il a su instaurer la concorde entre les peuples et qu'il a le sens de l'universel[332]. Les premiers tétradrachmes aux types d'Alexandre (tête d'Héraclès coiffée de la peau de lion / Zeus trônant un aigle dans la main droite) auraient été frappés après la bataille d'Issos (333), les premiers statères d'or (tête d'Athéna casquée / Niké debout) après la prise de Tyr en 332[17]. Très tôt, son père lui fait partager son pouvoir. Mais ce crime crée un profond malaise parmi l'entourage du roi[179]. Au début du Ier siècle av. Ses maîtres lui enseignent, en plus des exercices physiques, la littérature, la musique et de manière plus générale la piété et la frugalité[86]. Les sources primaires sont pour la plupart perdues ou réduites à l'état de fragments. Selon Diodore[A 5], Perdiccas a publié en 323 des Hypomnemata, c'est-à-dire une compilation des plans de bataille et des projets d'Alexandre[11]. Cette renommée, malgré des critiques eu égard à ses excès ou à sa cruauté, dépasse ensuite les frontières du monde grec pour prendre place parmi les écrits des religions monothéistes. À l’automne 326, sur les rives de l'Hyphase, Alexandre doit affronter une levée de boucliers des Grecs et des Macédoniens[195], dont Coénos se fait le porte-parole[A 60]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le cérémonial se fait selon les coutumes perses, ce qui ne manque pas de provoquer la désapprobation des Macédoniens qui ont déjà vu leur roi s'unir à Roxane et qui concluent qu’Alexandre s'éloigne des mœurs grecques pour adopter une mentalité « barbare ». J.-C., attesté notamment par Arrien[A 104], Alexandre et Héphaistion ont déposé des gerbes sur les tombes d'Achille et Patrocle pour ensuite effectuer, ensemble et nus, une course pour honorer les deux héros. Des archéologues du British Museum pensent avoir découvert les vestiges d'une cité fortifiée, Qalatga Darband, qu'Alexandre a fondée après la bataille de Gaugamèles en 331. La résistance perse s’efface et l’Iran est pacifié. Cleitos est remplacé par Amyntas à la tête de la satrapie de Bactriane[179]. Dans les Pensées, il considère la fondation d'Alexandrie comme le « plus grand projet qui ait été conçu »[367]. J.-C. En France, il faut attendre le règne de Napoléon III pour que la figure d'Alexandre retrouve une certaine notoriété[365]. Malgré la saison des pluies, plus de 6 000 personnes seraient mortes de soif et d’épuisement durant cette marche dans le désert du Makran[N 37], d'autant qu’une partie des réserves de grain est déposée dans des fortins au bord de la mer pour approvisionner la flotte. Alexandre repasse donc les monts Paraponisades et se rend à Alexandrie-du-Caucase (actuel Begrâm près de Kaboul). Le rhéteur athénien se pose en effet en apôtre du panhellénisme et fait de Philippe II l'unificateur de la Grèce et le chef de la guerre contre les Perses[288]. Le meurtre de Remus par son frère et d'autres récits de leur histoire ont inspiré les artistes de tous les temps. Memnon reprend Chios, qui lui est livrée par le parti oligarchique ; puis, il rétablit le tyran Aristonicos à Méthymne et met le siège devant Mytilène sur l'île de Lesbos. Mais, à partir des années 1670, Louis XIV commence à se détacher de la figure d'Alexandre, jugé comme étant prompt à la colère, à la débauche et à la superstition[364]. La riposte d'Alexandre est foudroyante. Il s’attaque à Gaza, puis à l'Égypte où il est accueilli en libérateur (les Egyptiens n’appréciaient pas les Perses). Elle adopte Alexandre comme son fils, faisant de lui son héritier. Cela laisse toute latitude à Antipater, le régent de Macédoine, pour s'occuper du toujours remuant roi de Sparte, Agis III[158]. Bien qu'il expose quelques fables dans la continuité de Clitarque, Quinte-Curce propose une pensée rigoureuse[34]. La seconde tradition, jugée moins fiable par endroits, est celle représentée par Diodore, Quinte-Curce et Justin, les auteurs de la vulgate d'Alexandre, qui fondent leurs récits en grande partie sur l'Histoire d'Alexandre de Clitarque, rédigée quelques années après la mort du souverain[3]. Les Éphémérides semblent avoir été rapidement inaccessibles après la mort d'Alexandre[3]. Par ailleurs, Alexandre a la tête toujours penchée du côté droit. Cette sédition est révélatrice de la coupure qui s'est créée entre le roi et ses troupes. Dans cet ouvrage, il fait des conquêtes d'Alexandre, à l'origine des royaumes hellénistiques, le principal vecteur de diffusion de l'hellénisme, c'est-à-dire le fait d'adopter la langue grecque (de hellenizein : parler grec) ainsi que les coutumes et le mode de vie des Grecs. C'est pourquoi commence en janvier 332 le long siège de Tyr. Tandis que Parménion est chargé de transporter l'armée macédonienne à Abydos au-delà de l'Hellespont[N 17], Alexandre se dirige à la tête de 37 000 hommes vers Éléonte, en Chersonèse, où il honore par un sacrifice le héros Protésilas, premier Achéen tombé lors de la guerre de Troie. C'est après la victoire à Issos (333) qu'apparaissent les premiers tétradrachmes en argent et les premiers statères d'or aux types d'Alexandre. La situation en Europe inquiète Alexandre tout au long de l'année 331, même après l'écrasement des Perses à Gaugamèles. Quant à Sidon, elle se soumet d’autant plus facilement que ses habitants n’ont pas oublié les représailles d’Artaxerxès II lorsque la cité a participé à la révolte des satrapes sous le règne de ce prince[146]. Le chiliarque Héphaistion, deuxième dans la hiérarchie, épouse Drypétis, une autre fille de Darius, tandis que les principaux généraux, dont Perdiccas, Cratère, Ptolémée, Séleucos et Eumène sont aussi mariés à des nobles perses[211]. Cette armée est formée d'une phalange, à la fois puissante et mobile, d'une cavalerie lourde, véritable force d'assaut, d'une cavalerie légère, rapide à la manœuvre, de tirailleurs, utiles pour le harcèlement, et d'engins de siège, efficaces pour la prise des places fortes[129]. L'expédition d’Alexandre est donc, avant tout, une opération prédatrice[300]. Quoi qu'il en soit, il semble difficile de croire qu'à la suite d'un éventuel accord entre Darius et Alexandre, ce dernier ait accepté de faire de l'Euphrate sa frontière orientale[153]. Dans un premier temps, Agis est vainqueur d'un corps expéditionnaire macédonien dirigé par Corragos et assiège Mégalopolis. Sa convalescence l'oblige à arrêter l'expédition, probablement jusqu'au printemps 325. Une autre légende datant du IIIe siècle ap. Alexandre aurait ainsi effectué un geste symbolique mûrement réfléchi, à la fois en direction des Perses et des Grecs de la ligue de Corinthe[159]. Alexandre y reçoit des leçons en compagnie de ses futurs compagnons d'armes : Héphaistion, Ptolémée, Perdiccas, Eumène, Séleucos, Philotas et Callisthène[90]. Ainsi, les 28 et 29 mai, Alexandre passe de banquet en banquet, d'abord chez Néarque puis chez un hétaire thessalien, Médios de Larissa qui reçoit le 30 mai vingt-deux convives parmi les plus proches compagnons du roi. Dans l'Éthique à Nicomaque[A 103], il définit l'amitié entre ceux qui se ressemblent comme une vertu, ajoutant que ceux nous aimons le sont car ils sont un autre nous-même[274]. Il est aussi un grand manieur d'hommes. L'ensemble est disposé sur un char d'apparat surmonté d'un toit que soutient un péristyle ionique[A 118]. Puis Alexandre parvient à Suse, où sont célébrées des noces fastueuses entre 10 000 Gréco-Macédoniens et des femmes perses et mèdes[210]. Quand Alexandre entre en Égypte en décembre 332, il semble être accueilli en libérateur, sachant que les Égyptiens se sont révoltés de nombreuses fois contre la domination achéménide. Une autre hypothèse met en cause la fièvre typhoïde qui est aussi courante que le paludisme dans l'antique Babylonie[235]. Tandis qu'Alexandre est occupé au nord contre les Triballes, des cités grecques décident se révolter contre les Macédoniens. Les satrapes restés fidèles à Darius sont récompensés, tel Artabaze qui reçoit la Bactriane[170]. Alexandre réclame en vain que lui soient livrés Démosthène, Lycurgue et Hypéride[N 16]. Par ailleurs, après qu'Alexandre a franchi l'Euphrate à l'été 331, Darius lui propose les territoires jusqu'à l'Euphrate[153]. La ligue a un double objectif : assurer l'hégémonie de la Macédoine en Grèce et porter la guerre contre l'Empire perse[102]. Alexandre y est en effet représenté avec le costume et les emblèmes de son contemporain Paléologue[316]. Cette réconciliation théâtrale prouve l'habileté d'Alexandre, qui conserve son ascendant sur ses troupes tout en atteignant ses objectifs, puisque les Asiatiques conservent leur place dans l'armée[219]. Alexandre finit par céder et fait dresser douze autels pour les dieux, autour d'une colonne portant l'inscription : "Ici s'est arrêté Alexandre.". Surtout, il écrit qu'Alexandre s'est prosterné devant le Grand prêtre de Jérusalem, qu'il a accompli un sacrifice dans le Temple et confirmé aux Juifs leurs privilèges, bien qu'il n'adhère pas à la religion du Dieu unique[A 132],[390]. Les mosaïques de la chasse au lion et de la chasse au cerf qui représentent vraisemblablement Alexandre datent du dernier quart du IVe siècle av. Depuis les années 1990, la figure d'Alexandre est un enjeu du conflit entre la Grèce et la République de Macédoine du Nord (anciennement Macédoine)[385]. Bucéphale meurt au cours de la bataille, Alexandre fonde en son honneur la cité de Bucéphalie. De cette version du Pseudo-Callisthène dérivent la plupart des Légendes, Vies, Romans, Histoires ou Exploits d'Alexandre qui se multiplient à partir du Ve siècle[321]. À cet égard, Droysen affirme qu'Alexandre est comme homme d'État ce qu'Aristote est comme penseur[95]. Alexandre suit d'ailleurs scrupuleusement les rites religieux babyloniens et fait restaurer certains temples[163], se faisant reconnaître souverain légitime du pays et « des quatre parties du monde ». Finalement, cette politique impériale fait dire à certains historiens qu'Alexandre est le « dernier des Achéménides »[296]. Quant à l'immense peine d'Alexandre après la mort de son favori, elle le rapproche in fine d'Achille pleurant Patrocle[80]. Dans la région, il met la main sur la famille d'Oxyartès, dont il obtient le ralliement et épouse la fille, Roxane. À sa mort en Inde, Alexandre lui dédie la construction d'une cité sur les bords du fleuve Hydaspe (actuel Jhelum)[284]. Selon lui, nul parmi les Grecs et les barbares n'a réalisé de telles prouesses[27]. À la fin du printemps, l'armée macédonienne se met en marche vers l'Euphrate, qui est traversé fin juillet à Thapsaque sur un pont de bateaux. Au printemps 324, Alexandre reçoit des informations sur la situation en Grèce[217]. Certes, des cités d'Anatolie, tels Eresós à Lesbos, lui ont rendu des honneurs divins ; mais c'est déjà le cas avec Philippe. En 2018, la professeure de médecine néo-zélandaise Katherine Hall de l'université d'Otago, propose comme cause directe du décès une maladie neurologique auto-immune, le syndrome de Guillain-Barré[242]. Après sa défaite, Darius a trouvé refuge avec quelques derniers partisans dans les montagnes d’Iran. Il souligne l'importante stratégique du siège de Tyr et le fait qu'Alexandre ait cherché à attirer le gros de l'armée perse à Gaugamèles pour la vaincre complètement. Alexandre le Grand et son rôle dans l’histoire de la civilisation. Alexandre fonde une Alexandrie qui correspond à l'actuel Kandahar, laissant Memnon comme satrape. Celui-ci joue sur les rivalités internes à la cité et se fait une alliée en la personne d'Ada, la sœur de Pixodaros, que celui-ci a auparavant renversée. Dès le règne d'Alexandre se construit un mythe qui le présente comme un héros divinisé. En Occident au Moyen Âge, dans la continuité du Roman d'Alexandre issu du Pseudo-Callisthène, Alexandre représente un modèle de vertus masculines et princières ainsi que l'idéal du preux chevalier qui mêle savoir et pouvoir. La campagne contre les peuples septentrionaux a dépassé ce que son père a accompli, tandis que la destruction de Thèbes a calmé les velléités de révolte des Grecs[125]. J.-C. à Pella et mort le 11 juin 323 av. Au IVe siècle, le tombeau subit des actes de vandalisme, dont certains menés par des chrétiens. Après la Seconde Guerre mondiale, aux yeux de certains historiens, Alexandre devient le prototype du dictateur, démontrant le poids des idéologies dans les études le concernant[61]. Fait prisonnier, celui-ci parvient à s’échapper mais l’un des amiraux d’Alexandre, Hégélochos, apporte à son maître de nombreux prisonniers qui sont exilés dans la ville égyptienne d'Éléphantine. Le mythe du conquérant sera entretenu par les historiographes occidentaux mais aussi orientaux. Parvenu en Carmanie en décembre 325 après le difficile retour d'Inde, Alexandre doit rétablir son autorité. Celui-ci doit faire face à une menace d'intervention de la flotte athénienne et relâche les navires.