Et l’on peut affirmer sans crainte que ces deux grands corps ne sont que terre par rapport à ce ciel inconnu qui est au Seigneur, et non aux enfants des hommes. Non, non ! et, qu’à l’ombre de vos ailes, je demeure humblement dans cette connaissance que vous m’avez révélée ! — Amour du jeu. « Eh ! 24. La dernière modification de cette page a été faite le 8 novembre 2016 à 15:30. Mais comme je ne pouvais comprendre la réprimande, ni l’usage, ni la raison ne permettaient de me reprendre. Et si la lumière n’étant pas encore, la présence des ténèbres c’est son absence. C’est de cette terre obscure, inordonnée, de cette informité, de ce presque rien, que vous deviez produire tous les êtres par qui subsiste ce monde instable et changeant. XLI, 3, 4, 11) ? Vous l’avez fondée à jamais ; tel est votre ordre, et il ne passe point ( PS CXLVIII, 6). S’il faut, Seigneur, que ma voix et ma plume publient à votre gloire tout ce que vous m’avez appris sur cette matière primitive j’avoue qu’autrefois entendant son nom dans la bouche de gens qui m’en parlaient, sans pouvoir m’en donner une intelligence qu’ils n’avaient pas eux-mêmes, ma pensée se la représentait sous une infinité de formes diverses ; ou plutôt ce n’était pas elle que ma pensée se représentait, c’était un pêle-mêle de formes horribles, hideuses, mais pêle-mêle de formes que je nommais informe, non pour être dépourvu de formes, mais pour en affecter d’inouïes, d’étranges, et telles qu’une réalité semblable offerte à mes yeux eût rempli ma faible nature de trouble et d’horreur. Car je ne les redoutais pas moins, et je ne vous priais pas moins de me les éviter ; et je péchais toutefois, faute d’écrire, de lire, d’apprendre autant qu’on l’exigeait de moi. Chapitre XV, Vérités constantes, malgré la diversité des interprétations. (492), ===Chapitre XVI, Contre les contradicteurs de la vérité.===. VI, 5 ; Matth. 4. —Des divers sens qu’elle peut réunir. 24. Je crois bien qu’il en est ainsi de Virgile pour les jeunes Grecs, contraints de l’apprendre avec autant de difficulté que j’apprenais leur poète. Avant de commencer, c’est une attente intérieure qui s’étend à l’ensemble. Qu’ils fixent leur attention, Seigneur, « sur ce qui demeure présent devant eux (Phlip. A l’égard de la première difficulté, loin de moi ceux qui prennent leurs mensonges pour la vérité ! Vous rendez sans devoir ; en payant, vous donnez et ne perdez rien. 27. Par pitié, déliez ma langue ! Ne peut-on pas dire aussi que c’est avec assez de raison que toutes les substances invisibles et visibles sont dénommées ciel et terre ; et que ces deux termes comprennent la création entière accomplie dans le Principe, c’est-à-dire dans la Sagesse divine ; mais que tous les êtres étant sortis du néant, et non de la substance de Dieu, puisqu’ils ne participent pas à sa nature et qu’ils ont en eux-mêmes le principe de la mutabilité, soit qu’ils demeurent comme l’éternelle maison du Seigneur, soit qu’ils changent comme l’âme et le corps de l’homme ; la matière de toutes choses visibles et invisibles encore dénuée de la forme, capable toutefois de la recevoir pour devenir le ciel et la terre, a été justement nommée « terre invisible et informe, abîme de ténèbres, » sauf cette distinction nécessaire entre la terre (493) invisible et sans ordre ou la matière corporelle avant l’investiture de la forme ; et les ténèbres répandues sur l’abîme ou la matière spirituelle avant la compression de sa fluide mobilité et le « FIAT LUX » de votre sagesse. » Telles sont vos promesses ; et qui craindra d’être trompé, quand la Vérité même s’engage ? Car ils découvrent à la lecture ou à l’audition de ces paroles, que votre éternelle permanence, ô Dieu, demeure au-dessus de tous les temps passés et futurs, et qu’il n’est pourtant aucune créature temporelle qui ne soit votre ouvrage. 15. Je vois clairement cette vérité en votre présence ; qu’elle m’apparaisse chaque jour plus claire, je vous en conjure ! Que je vous aime fortement, et que j’embrasse votre main de toute mon âme, pour que vous me sauviez de toute tentation jusqu’à la fin. Les ténèbres étaient, — c’est-à-dire, la lumière n’était pas, comme il y a silence où il n’y a point de son. serait-ce l’existence d’une créature supérieure, dont le chaste amour embrasse si étroitement le vrai Dieu, le Dieu de l’éternité, que, sans lui être coéternelle, elle ne se détache jamais de lui pour tomber dans le torrent des jours, et se repose dans la contemplation de son unique vérité ? Les Confessions (Augustin)/Livre dixième. Que je meure pour vivre de sa vue ! Quant au silence de l’Ecriture sur la création de cette informité matérielle, on pourrait également l’objecter à l’égard des chérubins et des séraphins (Isaïe VI, 2 ; XXXVII, 16), et de tant d’autres esprits célestes, distingués par l’Apôtre en trônes, dominations, principautés, puissances ( Coloss. Amour du jeu. Car, ce ciel du ciel, que vous avez fait dans le principe, est une créature spirituelle, qui sans vous être coéternelle, ô Trinité, participe néanmoins à votre éternité. Egaré, j’ai retrouvé votre souvenir ; j’ai entendu votre voix me rappeler ; et le bruit des passions rebelles, me permettait à peine de l’entendre. 22. J’écoute, je pèse ces opinions ; mais loin de moi toute dispute. 28. Que si même « j’ai été conçu en iniquité, si le sein « de ma mère m’a nourri dans le péché [19], » où donc, je vous prie, mon Dieu, où votre esclave, Seigneur, où donc et quand fut-il innocent ? Dites, n’est-ce pas là cette maison de Dieu qui, sans lui être coéternelle, a néanmoins son éternité propre dans les cieux ? Qu’en effet Moïse nous apparaisse et nous dise : Telle est ma pensée ; nous ne la verrions pas, nous croirions à sa parole. Il ne pouvait être l’un et l’autre ; mais on voulait autoriser l’imitation d’un véritable adultère par la fiction d’un tonnerre menteur. 38. Où est ce cœur ? Preuve qu’en cette étude une nécessité craintive est un précepteur moins puissant qu’une libre curiosité. Je vois bien que, de ces deux sens, ni l’un, ni l’autre ne blesse la vérité. Ont-elles été revêtues de leur parure lorsque Dieu dit : « Que les eaux, inférieures au « firmament, se rassemblent (Gen. Quelques-uns, à la lecture des premières lignes, se représentent Dieu comme un homme, ou comme un être corporel, doué d’une puissance infinie, qui, par une étrange soudaineté de vouloir, aurait produit hors de lui, dans une étendue distante de lui-même, ces deux corps immenses et contenant toutes choses, l’un supérieur, l’autre inférieur. Je dérobais aussi au cellier, à la table de mes parents, soit pour obéir à l’impérieuse gourmandise, soit pour avoir à donner aux enfants qui me vendaient le plaisir que nous trouvions à jouer ensemble. ou Comment, lui est venu la pensée de faire quelque chose, puisqu’il n’avait jamais rien fait jusque-là ? quelle merveille que je me dissipasse ainsi dans les vanités, et que, loin de vous, mon Dieu, je me répandisse au dehors, quand on me proposait pour modèles des hommes qui rappelant d’eux-mêmes quelque bonne action, rougissaient d’être repris d’un barbarisme ou d’un solécisme échappé ; et qui, déployant, au récit de leurs débauches, toutes les richesses d’une élocution nombreuse, exacte et choisie, se glorifiaient des applaudissements ? Mais pourtant laissez-moi parler à votre miséricorde, moi, terre et cendre. ne mesurons-nous pas le silence ? Et combien de nos jours, et des jours de nos pères ont passé par votre aujourd’hui et en ont reçu leur être et leur durée ; et d’autres passeront encore, qui recevront de lui leur mesure d’existence. 8. Mais par « cette terre invisible et informe, par cet abîme de ténèbres » qui servit de matière à l’œuvre successive des six jours, à la création et à l’ordonnance de ce monde visible, ils m’accordent que l’on peut entendre cette matière informe dont j’ai parlé. Et je me souviens de cet âge ; et j’ai remarqué depuis comment alors j’appris à parler, non par le secours d’un maître qui m’ait présenté les mots dans certain ordre méthodique comme les lettres bientôt après me furent montrées, mais de moi-même et par la seule force de l’intelligence que vous m’avez donnée, mon Dieu. Certes, s’il était un esprit assez grand, assez étendu en science et en prescience, pour avoir du passé et de l’avenir une connaissance aussi présente que l’est à ma pensée celle de ce cantique, notre admiration pour lui ne tiendrait-elle pas de l’épouvante ? XXII, 40). J’avais ouï parler, dès le berceau, de la vie éternelle qui nous est promise par l’humilité du Seigneur notre Dieu, abaissé jusqu’à notre orgueil ; et j’étais marqué du signe de sa croix, assaisonné du sel divin, dès ma sortie du sein de ma mère, qui a beaucoup espéré en vous. Mais vous avez permis à l’homme de conjecturer ce qu’il fut par ce qu’il voit en autrui, et de croire beaucoup de lui sur la foi de simples femmes. Doux menteur, il était toutefois amer à mon enfance. ». Ils savent que vous avez produit tout être, non pas en tirant de vous une ressemblance parfaite de vous-même, mais du néant la plus informe dissemblance, capable cependant de recevoir une forme par l’impression du caractère de votre substance. 12. qu’êtes-vous, sinon le Seigneur Dieu ? Que l’on ne vienne donc plus m’importuner, en disant : Moïse n’a pas eu ta pensée, mais la mienne. Et alors en vous, dans votre vérité, type de mon être, je serai ferme et stable ; et je n’aurai plus à essuyer les questions des hommes, frappés, par la déchéance, de cette hydropisie de curiosité qui demande : Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre ? Ce n’est point que ces folies ne m’aient laissé le souvenir de plusieurs mots utiles ; souvenir que l’on pourrait devoir à des lectures moins frivoles, et qui ne sèmeraient aucun piège sous les pas des enfants. Tout cela est vrai, disent-ils ; mais ce n’est pas ces deux ordres de créatures que Moïse avait en vue lorsqu’il écrivait sous la dictée du Saint-Esprit : « Dans le principe, Dieu fit le ciel et la terre ( Gen. Laissez-moi pourtant parler, puisque c’est à votre miséricorde et non à l’homme moqueur que je parle. — Amour du jeu. Chapitre VIII, Matière primitive faite de rien. IV, 26), éternelle dans les cieux ; et quels cieux, sinon ces cieux sublimes, vos hymnes vivantes ; ce ciel des cieux (Ps. Et comme elle rapporte au second jour la création du firmament, qui fut appelé ciel, elle insinue la distinction de cet autre ciel né avant les jours. Ainsi, la Genèse garde le silence sur la création de certains êtres ; et, ni la rectitude de la foi, ni la certitude de la raison, ne permettent de douter que Dieu les ait créés. Wikisource Rechercher. car l’invoquer, c’est l’appeler en moi. (487). Je péchais donc enfant, en préférant ainsi la vanité à l’utile ; ou plutôt je haïssais l’utile et j’aimais la vanité. 39. Sans doute, nous ne trouvons pas de temps qui précède cette sagesse. Une misérable dispute, où il était vaincu par un collègue, le pénétrait de plus amers dépits que je n’en éprouvais à perdre une partie de paume contre un camarade. Quelle admirable merveille qu’un tel animal ! 18. à quoi bon, ô ma vraie vie, ô mon Dieu ! Qui vous fera descendre en mon cœur ? Translated and Annotated by J.G. Telles folies passent pour études plus nobles et plus fécondes que celle qui m’apprit à lire et à écrire. Ce leur était un bien que le bien qui me venait d’elles, dont elles étaient la source, sans en être le principe. Si l’on veut que tout soit compris dans ces mots : « Il fit le ciel et la terre, » que dirons— nous donc des eaux sur lesquelles l’Esprit de Dieu était porté ? Tout cela est bon et moi-même, qui suis tout cela. aussi étais-je appelé un enfant de grande espérance ! 4. 3. Seigneur mon Dieu, est-il en moi de quoi vous contenir ? ô Dieu, seul grand, dont l’infatigable loi sème les cécités vengeresses sur les passions illégitimes ! Chapitre XXIII, Deux espèces de doutes dans l’interprétation de l’écriture. Confessions Saint Augustin AUGUSTIN SAINT. Rien, en effet, rien qui lui fût inconnu dans la vicissitude des siècles, passés ou à venir tous seraient sous son regard, comme ce cantique, que je chante, est tout entier devant moi ; car je sais ce qu’il s’en est écoulé de versets depuis le commencement, et ce qu’il en reste à courir jusqu’à la fin. Mais puis-je soutenir avec la même puissance de conviction, que Moïse n’avait pas en vue d’autres sens, lorsqu’il écrivait : « Dans le principe, Dieu fit le ciel et la terre ? Des voiles, sans doute, pendent au seuil des écoles de grammaire ; mais ils couvrent moins la profondeur d’un mystère que la vanité d’une erreur. Nous ne trouvons pas, il est vrai, de temps avant elle, selon cette parole : « La sagesse a été créée la première (Ecclési. car je ne parle pas de l’insensibilité stupide ; où est le cœur dont l’amour vous enlace d’une assez forte étreinte pour ne plus jeter qu’un œil indifférent sur ces appareils sinistres, chevalets, ongles de fer, cruels instruments de mort, dont l’effroi élève vers vous des supplications universelles qui les conjurent ? Ainsi, suivant le conseil de l’Apôtre, gardons-nous de prendre orgueilleusement parti pour une opinion contre une autre (I Cor. Toutefois, il était déjà quelque chose qui pût la recevoir. » Car elle dit aussitôt quelle terre. 1. Ne vous moquez-vous pas de moi à de telles questions, vous qui m’ordonnez de vous louer et de vous glorifier de ce que je connais ? J’étais passionné pour la latine, telle que l’enseignent, non les premiers maîtres, mais ceux que l’on appelle grammairiens ; car ces éléments, où l’on apprend à lire, écrire, compter, ne me donnaient pas moins d’ennuis et de tourments que toutes mes études grecques. Je vous glorifie, Seigneur du ciel et de la terre, et vous rends hommage des prémices de ma vie et de mon enfance dont je n’ai point souvenir. Livre audio gratuit publié le 2 mars 2017. vous étiez au dedans, moi au dehors de moi-même ; et c’est au dehors que je vous cherchais ; et je poursuivais de ma laideur la beauté de vos créatures. I, 2). The Confessions of Saint Augustine by Augustine of Hippo, translated by Albert Outler. Ainsi, à cet âge même, que l’on redoutait moins pour moi que l’adolescence, je n’aimais point l’étude ; je haïssais d’y être contraint, et l’on m’y contraignait, et il m’en advenait bien : — je n’eusse rien appris sans contrainte : — mais moi je faisais mal ; car faire à contrecœur quelque chose de bon n’est pas bien faire. CI, 28) ? Ce n’était pas meilleur choix qui me rendait désobéissant, c’était l’amour du jeu ; j’aimais toutes les vanités du combat et de la victoire ; et les récits fabuleux qui, chatouillant mon oreille, y provoquaient de plus vives démangeaisons ; et ma curiosité soulevée chaque jour, et débordant de mes yeux, m’entraînait aux spectacles et aux jeux qui divertissent les hommes. Que vous suis-je moi-même, pour que vous m’ordonniez de vous aimer, et, si je désobéis, que votre colère s’allume contre moi et me menace de grandes misères ? Qu’ils se récrient donc contre moi, ces maîtres insensés ! Car, s’adressant au peuple juif, à ce troupeau d’hommes grossiers et charnels, il ne voulait lui signaler que la partie visible des œuvres de Dieu. Que l’esprit ouvert, que l’esprit fermé à l’intelligence de ces pensées confessent votre nom ! Or, notre Dieu est l’éternité même. Ainsi donc, tandis que chacun s’applique à trouver l’intention de l’auteur inspiré, où est le mal, si à votre clarté, ô lumière des intelligences sincères, je découvre un sens que vous me démontrez véritable, quoique ce sens ne soit pas le sien, et, malgré cette différence, laisse le sien dans toute sa vérité ? Et pourtant il fallait bien qu’elle eût une sorte d’être pour revêtir ces formes visibles et harmonieuses. Saint Augustin. — Haine de l’étude. Pas un mot qui me fût connu ; et puis, des menaces terribles de châtiments pour me forcer d’apprendre. voilà ma réponse. Leur plaire était alors pour moi le bien-vivre ; car je ne voyais pas ce gouffre de honte où je plongeais loin de votre regard. Sucer, savourer avec délices, pleurer aux offenses de ma chair, rien de plus. J’attachai sur les corps eux-mêmes un regard plus attentif, et je méditai plus profondément sur cette mutabilité qui les fait cesser d’être ce qu’ils étaient, et devenir ce qu’ils n’étaient pas ; alors je soupçonnai que ce passage d’une forme à l’autre se faisait par je ne sais quoi d’informe, qui n’était pas absolument rien. Seigneur mon Dieu, vous avez donné à l’enfant et la vie, et ce corps muni de ses sens, formé de ses membres, orné de sa figure ; vous avez intéressé tous les ressorts vitaux à sa conservation harmonieuse : et vous m’ordonnez de vous louer dans votre ouvrage, de vous confesser, de glorifier votre nom, ô Très-Haut [18], parce que vous êtes le Dieu tout puissant et bon, n’eussiez-vous rien fait que ce que nul ne peut faire que vous seul, principe de toute mesure, forme parfaite qui formez tout, ordre suprême qui ordonnez tout. Œuvres complètes de Saint Augustin (Raulx) 17 volumes Texte établi par Poujoulat et Raulx, L. Guérin & Cie, 1864. Et, à mesure que je continue ce récit, l’attente s’abrège, le souvenir s’étend jusqu’au moment où l’attente étant toute consommée, mon attention sera tout entière passée dans ma mémoire. Chapitre premier. Chapitre XXXI, Dieu connaît autrement que les Hommes. Chose connue ; les mères et nourrices prétendent conjurer ce mal par je ne sais quels enchantements. dieu est en l’homme ; l’homme est en dieu. Est-ce donc là l’innocence du premier âge ? Dans ses confessions, saint Augustin nous livre son chemin de foi et ses réflexions sur son temps qui sont toujours d'actualité de nos jours. ». Et ils veulent qu’on les châtie, si ce plaisir les détourne d’études, qui, de leur aveu, doivent conduire leurs fils à ce frivole honneur. Mais avant ce temps, mon Dieu, mes délices, ai-je été quelque part et quelque chose ? Oui, qu’il se réjouisse ; qu’il préfère vous trouver en ne trouvant pas, à ne vous trouver pas en trouvant. parlez à mon cœur en vérité : car il n’appartient qu’à vous de parler ainsi ; et ces insensés, qu’ils restent dehors soulevant de leur souffle la terre poudreuse qui aveugle leurs yeux ; et j’entrerai dans le plus secret de mon âme ; et mes chants vous diront mon amour ; et mes gémissements, les ineffables souffrances de mon pèlerinage, et mon cœur, toujours élevé en haut dans la chère souvenance de Jérusalem, n’aura de soupirs que pour Jérusalem, ma patrie, Jérusalem, ma mère, Jérusalem et vous, son roi, son soleil, son père, son protecteur, son époux, ses chastes et puissantes délices, son immuable joie ; joie au-dessus de toute parole ; sa félicité parfaite, son bien unique et véritable, vous, le seul bien, le bien en vérité et par excellence ; non, mes soupirs ne se tairont pas que vous ne m’ayez reçu dans la paix de cette mère chérie, dépositaire des prémices de mon esprit, foyer d’où s’élancent vers moi toutes ces lumières ; et que votre main n’ait rassemblé les dissipations, réformé les difformités de mon âme, pour la soutenir dans une impérissable beauté, ô ma miséricorde ! Et me voici, maintenant, tout en nage, hors d’haleine, revenu à votre fontaine sainte. CXVIII, 16), mais je compte sur les épaules du bon pasteur, ton divin architecte, pour être reporté dans ton enceinte (Luc, XV, 5). Mais malheur à qui se tait de vous ! The Confessions Of Saint Augustine. » Je vois dans votre vérité la certitude de ma parole, et je ne puis lire dans l’esprit de Moïse si telle était sa pensée en s’exprimant ainsi. Nous trouvâmes alors, Seigneur, des hommes qui vous priaient, et d’eux nous apprîmes à sentir, autant qu’il nous était possible, que vous étiez Quelqu’un de grand, qui pouviez, sans apparaître à nos sens, nous exaucer et nous secourir. mais vous aurez bientôt pitié. Car peut-être a-t-il entendu par « Principe » le Commencement de l’œuvre, et, par les mots de ciel et de terre, les créatures spirituelles et corporelles, non dans la perfection de leur être, mais à l’état d’ébauche informe. 28. Ce livre correspond à l'oeuvre complète de saint Augustin et ne comprend aucun commentaire pour aider le lecteur ce qui peut rendre certain passage ardu pour nous aujourd'hui. il rend grâce à dieu des dons qu’il a reçus de lui dans son enfance. Ce qui s’est écoulé d’elle, son évanoui ; le reste, son futur. Chapitre XXIV, Difficultés de déterminer le vrai sens de Moïse entre plusieurs également vrais. Et s’ils entendent ces mots : « Dieu dit :, Que cela soit, et cela fut, » ils se figurent une parole qui commence et finit, qui résonne et passe dans le temps, et dont le son expire à peine, que l’être appelé commence à surgir ; enfin, je ne sais quelles imaginations venues du commerce de la chair. n’est-ce. Permettez-moi, mon Dieu, de parler encore de mon intelligence, votre don ; en quels délires elle s’abrutissait ! Que j’aimerais les voir ainsi frappés de mort à eux-mêmes pour vivre à vous !